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Vignerons d’aujourd’hui, Vignerons du « bout du Monde »

Dernière mise à jour : 28 déc. 2021

1er août 2021


Mais pourquoi donc écrire et dire que ce sont des vignerons du bout du monde ? Comment comprendre cet énoncé ? Qu’est-ce que cela veut dire ?


Les moments CORONAVIRUS que nous venons de vivre nous aideront à comprendre.


Nous sommes au bord, au bout, à la limite extrême d’un monde qui se finit, un monde dominateur et destructeur de la nature, un monde où la science (laquelle ? ) la technologie et le profit règnent en maître. Dans le même temps un autre monde se dessine se construit, émerge, s’amorce pourrait-on dire avec François Jullien*.


Ces vignerons du bout du monde sont tout à la fois des vignerons d’hier et de demain par leur rapport à la nature, leur sensibilité, leur intelligence pratique, leur capacité d'accompagner le vivant végétal ainsi que le vivant minéral et animal, ils bâtissent, construisent le monde de demain. Ils sont présents et actifs. Ils sont au bout du monde, prêts à passer dans le monde de demain et à nous aider à le construire.


À ces vignerons du bout du monde, François Jullien* apporte outillages et concepts.


Ses chantiers sur le potentiel de situation, ses propos sur coïncidences et des coïncidences, ses initiatives récentes sur les concepts d’amorçage et de linéament, sans oublier bien sûr connivence et connaissance, tout cela nous permet de mieux penser l’agir qui est le nôtre.


Pour définir en quelques mots le métier de vigneron, je dirai que c’est un accompagnateur d’un vivant végétal, la plante vigne. Plante qui interprète ses environnements minéralité, animalité et autre végétal pour donner naissance et forme à ses fruits : les raisins. Tout cela doit être contextualisé et positionné dans les temporalités régionales et circonstanciées.


La tâche du vigneron, si tâche il y a, n’est pas de transformer d’une manière ou d’une autre cette plante, ou de réaménager ses environnements. L’important c’est l’accompagner la plante dans son accomplissement.


C’est ainsi que nous nous représentons l’activité du vigneron accompagnateur du vivant.


Mais ces accompagnateurs du vivant que sont les vignerons n’existent pas hors sol hors histoire. Ils sont inscrits, impliqués, insérés dans les mouvements sociaux, les crises climatiques, les modifications de la nature vivante, minéralité, animalité, végétation à la surface de la planète.


Ces vignerons d’aujourd’hui nous les appelons « vignerons du bout du monde », non pas au sens de fin du monde, mais au sens de "ce quelque chose" qui n’a ni fin ni début et qui est en train en de se décomposer-recomposer, de se réinventer.


Yvon et Olympe Minvielle



* : François Jullien, "Politique de la décoïncidence", Novembre 2020

* : François Jullien, "Ce point obscur d'où tout à basculé", Février 2021

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