La lettre du Château Lagarette n°11
12 Juin 2021
"Les vignerons du bout du monde…"
Aujourd’hui, un autre monde se dessine se construit, émerge, s’amorce pourrait-on dire ... Ces « Vignerons du bout du monde », sont tout à la fois, des vignerons d’hier et de demain par leur rapport à la nature, leur sensibilité, leur intelligence pratique, leur capacité à accompagner le vivant,
« Ici, tout il est bio, tout il est local » !
Phrase entendue au Marché, sur les Bords de la Garonne, le dimanche matin.
L’acheteur : « Vous n’êtes pas en bio, c’est dommage ! Tout le monde fait du vin bio aujourd’hui ».
Le vendeur : « Nous avons pris la décision, il n’y a pas très longtemps de la « conversion en bio. Nous allons le faire… »
Les mêmes, il y a cinq ans, auraient échangé, des propos différents. Le client : « Alors vous n’êtes pas en bio, hein ? »
Le vendeur, souvent « viticulteur » : « Mais enfin Monsieur, vous plaisantez, nous sommes des gens sérieux. Nous sommes dans la ligne du progrès. Nous faisons du vin pour des hommes et des femmes qui sont dans le présent, dans la raison, et dans le développement économique positif. »
Oui, les propos ont changé, mais le fond de l’affaire est toujours le même.
Le bio » est rejeté par les dominants dans cette région d’ Aquitaine, comme dans d’autres. Il est même quelque fois déguisé et masqué par une procédure de Certification qui s’appelle « Haute Qualité Environnementale ». Ce qui fait que le « Citoyen » qui souhaite acheter du vin, ne sait plus, à quoi, ni à qui, il a affaire.
Mais il nous faut quand même être positif, et constater que la tendance du marché, la tendance des acheteurs, va vers « le naturel », et en même temps vers « le local ».
Il en est ainsi depuis les secousses du COVID : Ce qui est transporté, risque d’être attaqué plus facilement, par le virus, que ce qui est local, vrai, faux ( ?)…
La tendance est là ! Alors, de quoi s’agit-il ?
Quand on s’affiche « bio » ou « biodynamie », nous en savons quelque choses, puisque nous appartenons à ce mouvement. Nous affichons le fait, que professionnellement parlant, nous n’utilisons pas des produits de la chimie de synthèse, pour traiter le sol et la vigne.
Nous nous définissons donc, par différentes manières de faire. Quand certains affichent que l'on produit local, on veut surtout souligner le fait qu’il s’agit d’arbres fruitiers de la région, ou de certains cépages locaux, ou de légumes qui ont été toujours entretenus, développés, etc… dans la région.
Bref « le local », c’est le produit qui ne vient pas d’ailleurs ! Donc, comme il n’a pas voyagé, il n’a pas été" contaminé". Il est donc plus sain et plus nourrissant que les « produits » venus d’ailleurs comme, le Sud, le petit Sud, Espagne, Portugal, le grand Sud, Maroc, ou autres pays lointains...
Pour conclure, sur ce premier point, nous dirons que se définir par « les manières de faire le bio », et par le « choix du sol, de la terre, par les plantes et cépages et autres légumes locaux », est devenu aujourd’hui, quelque peu « limite » .
"Les vignerons du bout du monde"
Autre manière de se présenter, prend forme récemment !
Se présenter, s’afficher comme « Vignerons du bout du monde », c’est avant toute chose, dire et affirmer, que ce que l’on fait, s’inscrit dans les contextes complexes et très chargés du moment présent.
Nous autres, « Vignerons du bout du monde », voulons afficher et montrer comment nous prenons en compte, toutes ces variations et transformations de nos environnements.
Vignerons du bout du monde ? Qu’est-ce que cela veut dire ?
Les moments CORONAVIRUS que nous venons de vivre nous aideront à comprendre. Nous sommes « au bord, au bout », à la limite extrême d’un monde qui se finit, un monde dominateur et destructeur de la nature, un monde où la science ( laquelle ?), la technologie et le profit règnent en maître.
Dans le même temps, un autre monde se dessine se construit, émerge, s’amorce pourrait-on dire ...
Ces « Vignerons du bout du monde », sont tout à la fois des vignerons d’hier et de demain par leur rapport à la nature, leur sensibilité, leur intelligence pratique, leur capacité à accompagner le vivant, végétal, ainsi que le vivant minéral et animal,
Ils bâtissent, construisent le monde de demain. Ils sont présents et actifs. Ils sont au bout du monde d’aujourd’hui, prêts à passer dans le monde de demain, et à nous aider à le construire.
Mais ces « accompagnateurs du vivant » que sont les vignerons n’existent pas « hors sol, hors histoire ». Ils sont inscrits, impliqués, insérés dans les mouvements sociaux, les crises climatiques, les modifications de la nature, vivante : minéralité, animalité, végétation, à la surface de la planète.
À partir de ces deux idées : « bio et local », d’une part, et « Vignerons du bout de monde » d’autre part, nous pouvons nommer et décrire la situation présente qui se veut extrêmement vigilante sur les modifications climatiques, les modifications du vivant, disparition d’insectes et autre, disparition de plantes qui font que nous ne pouvons plus faire comme si nos cultures se déroulaient dans les mêmes contextes, qu’il y a dix, vingt, trente, ou cinquante ans.
Nous sommes "au bout de quelque chose", ce qui ne veut pas dire que nous allons disparaître. Cela ne veut pas dire non plus que nous sommes en train d’inventer du radicalement "nouveau" . Non ! Rien de tout cela.
Nous sommes essentiellement vigilants et présents, prêts à faire et à accompagner les transformations nécessaires, pour que le vivant végétal, animal et minéral puisse encore nous nourrir !
Que la vie, les vivants, retrouvent « Sens et équilibre » !
Yvon Minvielle
chateaulagarette@orange.fr
www.lagarettecuveessingulieres.com/
Contact : Olympe : 0614138966 - Yvon : 0603463060
Château Lagarette Route du Bourg 33360 Camblanes et Meynac
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